16 juillet 2006
La guerre des Pithiviers n'aura pas lieu, par Ninon
Bon, c'était au temps où je n'avais pas de frigo : toutes les excuses étaient bonnes pour ne pas laisser rancir (c'est moche, hein, comme mot) le beurre (même salé).
Et puis j'aime les amandes. Et le glaçage en sucre, ça fait illusion quand il fait chaud.
Maintenant, quand je veux faire un pithiviers fondant, il faut que je réfléchisse, c'est très pénible
Le mot est lâché. Pithiviers. Ça sonne un peu sinistre, au départ, évidemment. Le Loiret, déjà...
Ah oui mais voilà je voulais parler de pâtisserie, rien d'autre.
Déjà qu'il y a deux, oui, DEUX gâteaux qui portent ce nom-là.
Le pithivers pas fondant et le pithiviers fondant.
Le pas fondant, c'est pas mal, surtout si on aime la pâte feuilletée et la frangipane, et là, c'est un peu au-dessus de mes forces estivales.
Le fondant, c'est juste un crime exquis contre la diététique.
J'ai une vieille recette de Michel Oliver, copiée à la main dans un cahier à spirales belge, avec un petit dessin qui indique comment on doit décorer le gâteau.
Oui, comme ça :
J'ai cherché sur le Net, la recette est toujours la même, sauf que ces gens ajoutent toujours du rhum et que (oui je l'ai déjà dit), je suis fâchée avec le rhum dans la cuisine, sauf si c'est des bananes
Par exemple, à la pâtisserie Vétois (rue Vincent-Scotto, ça ne s'invente pas \o/ ), on fait comme ça :
Mélanger 500 g d'amandes en poudre et 500 g de sucre semoule.
Ajouter 500 g de beurre et en plusieurs fois, 10 oeufs ainsi que 30 g
de rhum.
Cuire à 200° pendant 30 à 35 mn.
Démouler, laisser refroidir.
Glacer au fondant blanc.
Moi, je sais bien que je n'ai pas de saladier assez grand, sans parler de mon four
Sans compter que je n'ai même pas de balance pour peser le rhum.
Hop, la bonne excuse.
Sans compter, bis, qu'ailleurs, sur d'autres sites tout aussi honorables, on parle plutôt de 12 oeufs. Bon, faut voir la taille.
Comme toujours, quoi. C'est un détail dont il ne faut pas négliger l'importance.
J'en suis, moi, à :
200 g de beurre mou
200g de sucre (dont une part de sucre vanillé)
200 g d'mandes en poudre
1 pincée de sel (si vous n'utilisez pas de beurre salé)
et, attention, 4 oeufs plus un jaune
Le blanc isolé, on le colle dans un bol, pour plus tard, ça lui apprendra.
Alors vous allez voir comme c'est facile, la prochaine fois je le fais les yeux bandés, tiens.
Hop, on mélange gentiment le sucre avec les amandes en poudre :
On incorpore le beurre avec tendresse (et en fait, plutôt avec une maryse qu'un fouet, mais elle était cassée, enfin ma vie est un enfer ; depuis j'en ai une toute neuve, rouge, une splendeur) :
Ce qui donne des bouboules un peu marrantes comme ça :
Etourdie comme je le suis, j'ai oublié de faire des photos de l'incorporation des oeufs, un par un, toujours avec gentillesse.
Mais au final, believe it or not, ça donne ça :
Là, je vous conseille de ne pas tremper le doigt dans la pâte, sinon bêtement vous aurez beaucoup, mais beaucoup moins de gâteaux à l'arrivée.
Oui j'ai dit "gâteaux" parce que j'aime bien les faire petits, les pithiviers, et puis ça allait bien avec mon atelier coloriage postérieur.
Et je dis postérieur si je veux.
Donc, on verse la pâte dans un moule à petits gâteaux ronds et plats :
Proprement, sans poche à douille, c'est pas possible. Mais comme ça on a une bonne excuse pour goûter la pâte avec les doigts.
Hop, au four. Thermostat 6-7. Le temps d'écouter Brown Paper Bag deux fois, et on revient dans la cuisine surveiller le four, on peut laver le saladier pendant ce temps là.
Si on a une minuterie, on compte plutôt 20 minutes plus 5 de surveillance (oui, je fais la vaisselle lentement).
Hop, c'est cuit. On démoule, on laisse refroidir sur une grille (quand on fait un grand gâteau, on peut le laisser refroidir dans son moule (à manqué) avec un torchon propre et joli dessus, histoire qu'il soit (encore) plus moelleux.
Bref. La déco.
Inutile de dire que le fruit confit ne passera pas par moi. Ici, j'ai fait (enfin, avec mon jeune assistant enchanté) deux couleurs, donc deux bols. Sans blague.
C'est du colorant en poudre. ♀a se trouve dans les épiceries indo-pakistanaises, chinoises, enfin, et c'est très joli dans le bain des enfants quand ils n'ont pas envie de se laver.
Le glaçage, hein, c'est le blanc d'oeuf solitaire, auquel on ajoute du sucre glace en tournant avec un petit fouet ou une cuiller, jusqu'à ce que ce soit épais comme il faut. Et moi j'ajoute une bonne cuiller à soupe d'eau de vie de poire parce qu'il faut savoir faire plier les traditions.
Ce qui donne, avec un enfant imaginatif et deux cuillers, plus un couteau pour faire des zig-zags :
Le plus difficile, c'est d'attendre que ce soit sec avant de les manger.
Des gâteaux assortis à mon blog, si c'est pas chic, ça, madame
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