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J'irai cracher sur ton micro-ondes

1 novembre 2011

La tarte de la place Rouge

C'est très simple, je le redis.
Je lui mets une [:heja1]  
 
 
La pâte sablée :

Autant de beurre salé que de farine que de sucre que de poudre d'amandes.
Disons, pour une tarte moyenne, deux grosses cuillers de chaque.

 
http://monimag.eu/upload/831/tarte01.jpg
 
Du bout des doigts, on effrite, on fait du sable, légèrement, et le plus vite possible.  
Dès que les boulettes sont homogènes, on amalgame, vite fait, en trois coups de poignet.
 
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On aura beurré largement un moule dans lequel on peut couper la tarte, ou alors un moule à fond amovible.
 
Je ne résiste pas à vous exposer le fond du mien parce que je me demande toujours ce que fabrique cette bigouden.  
A mon avis elle est ivre morte, ou amoureuse d'un poète, ou les deux :o
 
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On fonce la pâte dans le moule, à la bonne franquette :
http://monimag.eu/upload/831/tarte05.jpg
 
Et on essaie de faire de jolis bords (ou pas) :
 
http://monimag.eu/upload/831/tarte06.jpg
 
Et on pique.  
Et on fait précuire au four (180 °C)
 
 
La garniture de fruits :
Une (ou deux) poires (ici, des Doyenné des comices parce que ce sont les meilleures :o )
Une poignée d'airelles surgelées (en promo chez Picard ce mois-ci :o )
Une poignée de framboises surgelées (en promo la semaine dernière,  [:bestial-warlust]  )
 
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On installe tout ça sur la pâte un peu cuite :
 
http://monimag.eu/upload/831/tarte07.jpg
 
Plutôt joliment, mais c'est aussi bon si on flanque tout n'importe comment,  
au cas où vous seriez vraiment pressés.
 
Et on remet au four, un moment. Je dirais vingt minutes. Quand ça sent bon, on sort :
 
http://monimag.eu/upload/831/tarte_cuite2.jpg
 
On laisse refroidir. Et euh...  
Je ne sais pas, elle ne traîne pas, cette tarte, je me demande s'il en restera demain matin  
pour que je puisse refaire une photo avec une balance des blancs moins ahurie :D

 

 

********************

 

Il en restait, il faisait jour :o
 
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1 novembre 2011

Camarade lecteur, toi non plus, tu n'aimes pas...

Le flan pâtissier ?

 

Je te prête mes arguments.

C'était à propos de ceci :

http://www.raids-patisseries.com/2010/04/en-quete-du-meilleur-flan-patissier-de.html

Je cite :

"

Sans hésitation aucune et suite au test de 15 specimens, le meilleur flan de Paris est celui de Frédéric Lalos ("Le Quartier du Pain"), talonné par Arnaud Delmontel.
"
Hop, j'ai fermé les guillemets.
Et moi, dans une autre discussion, donc, à ce sujet (consternant, j'avoue), j'avais dit :
Je crois que je vais pleurer de désespoir [:sisicaivrai]
Mais bon c'était un peu court comme argumentation, évidemment.
Alors :

Pour faire sobre et pas trop excessif, je déteste les flans pâtissiers dans leur ensemble, je trouve que c'est un crime contre la diététique, d'une part, mais ça, admettons... Surtout, même quand objectivement c'est bon (pâte pas trop épaisse, un peu croustillante, pas trop sucrée ; flan bien cuit et crémeux, sans goût de farine et de vanille synthétique), je trouve ça insipide, au fond, étouffant, pas agréable à manger, c'est mou, c'est trop gros, c'est moche, aussi.

Enfin la crème pâtissière, je la préfère dans un éclair bien frais, et les tartes, je les préfère aux fruits.
Et puis ça pèse un âne mort dans le carton du pâtissier, on dirait toujours que tu as acheté des briques. Bref, sans moi :D

 

On ne m'avait pas crue.

(On m'avait dit des trucs comme "Tu n'as pas gouté LE bon flan.
Celui qui est fondant, doux et à la fois puissant en goût, avec de la bonne vanille bourbon, et pourquoi pas un trait de rhum.
Et tous ne font pas 6 ou 7 cm d'épaisseur. C'est comme une crême brulée quoi. T'en as des divines à se rouler par terre de bonheur, et d'autres insipides.
Ça vaut le coup de faire un tour dans une pâtisserie du top 5. Reviens ensuite nous donner ton avis. Allez! ;) ")

On m'avait même fait un clin d'oeil genre "pauvre petite, va".
Mais je suis têtue.

Non.
J'ai goûté celui de Portolan, MOF.
Et d'autres très renommés.
Je n'aime pas ça.
 
Et puis c'est jaune.
 
Et puis la crème brûlée, bof, en général c'est trop sucré, au fond.
Je préfère les crèmes au caramel.
 
Inutile d'insister. Je ne vais pas commander un dessert que je n'aime pas :D

Mais ils avaient insisté. J'ai dû être catégorique... :

Oh mais je n'oblige personne, moi :o
Je ne tiens simplement pas à m'étouffer quand je mange un dessert mollasson, un peu comme une limace malade de la jaunisse dans un cercueil de carton ondulé, ni à devoir ingurgiter quelque chose qui de toute façon ressemble davantage à du vomi de bébé qu'à une manière élégante de conclure un bon repas.

 

Voilà. Je suis certaine d'avoir lancé un débat tout à fait capital.

 

 

1 novembre 2011

Le curry de poisson très simplifié de tard le soir

Voici donc la recette (si on peut dire) du curry de poisson simplifié de retour de réunion tardive et quand même on ne va pas manger une tartine et rien d'autre.
 
On rentre, il est 21h05, il ne reste rien du dîner des hommes de la maison.
On pose son manteau, on dit bonsoir, on se lave les mains.
On met une sauteuse à chauffer avec un chouille d'huile d'olive.
On ouvre le congélateur.
On attrape un filet tout carré de poisson, trois pastilles de lait de coco (Picard), le basilic, le sac de poêlée à la méridionale (celle avec des salsifis :love)
 
21h10
On jette un demi-verre de riz dans la sauteuse, on touille une minute.
 
21h11
On pose le poisson dans la sauteuse, on jette autour les légumes (on range le sac), on poudre de basilic, on ajoute le lait de coco, un verre d'eau, un peu de sel et une cuiller bien pleine de pâte de curry. On touille, on baisse le feu.
 
21h12
On va tuer des zombies, écouter les infos à la radio, faire des bisous, répondre à deux mails indispensables.
 
21h28
Après avoir touillé l'ensemble, on l'a versé dans une assiette creuse, et on n'a plus qu'à dîner. Enfin.
 
Voilà  [:in ze navy ii:4] 

 

Et non, il n'y a pas de photo parce que j'avais trop faim.

1 novembre 2011

Les sablés au parmesan de Francine ma mère

 
http://monimag.eu/upload/781/sable_parmesan02.jpg
 
 
125g amandes effilées et concassées
100g beurre en petits dés
125g farine
125g parmesan râpé

 
On mélange, comme pour une pâte sablée.

Du bout des doigts, hop, hop et vite.
On ajoute :
1 oeuf battu + à peine de sel
 
On forme une boule qu'on laisse au frais au moins 1 heure (la veille c'est bien aussi).
 
Etaler. C'est l'horreur mais faut ce qu'il faut.  
Découper des rectangles.
Faire des allumettes avec les brisures.
Enfourner 12 min à 160 °C (surveiller)
 
Quand ça a refroidi (sur une grille), on tartine joliment de :
 
125g brebis frais (ou autre fromage frais)
1 peu d'huile d'olive

 
On décore avec :
herbes du jardin ciselées
des morceaux de tomate séchée ou confite

 
On peut servir avec du gaspacho  [:chatte de garde]  

 

 

1 novembre 2011

Les beignets de fleurs de courgette

L'été est passé, mais je peux encore, pour l'année prochaine, ou d'autres latitudes, vous parler de la plus pure tuerie du monde entier :o
 
LES BEIGNETS DE FLEURS DE COURGETTES
 
Difficulté :  [:heja1]  [:heja1]  [:heja1]  [:heja1]  pour trouver les fleurs,  [:heja1]  pour les beignets. 

Je me demande tous les ans, et bien trop rarement, à la vérité, s'il y a quelque chose de meilleur au monde :o
A manger, j'entends :o²
Hors de tout pique-nique, je me comprends.
 
Alors, pour les beignets de fleurs de courgettes, le mieux c'est d'avoir un genre de champ de courgettes ou un jardin avec des courgettes, ou un voisin qui a un jardin et qui met des courgettes, plein, et qui est parti en vacances.  
Sinon parfois on en trouve chez de prout-prout marchands de quatre-saisons en province, voire en Provence, ou sur les marchés si on est gentil.
 
Mais le plus simple, c'est le voisin, voilà.
 
Genre ce voisin :
http://monimag.eu/upload/790/10ane_potions.jpg
Enfin, là, non, c'est l'âne du voisin du voisin parti en vacances.
Un âne très gentil avec un cri très mélodieux.
 
Et en bas de l'âne, un genre de champ de potirons.


Reprenons.


Donc, des tas de fleurs, on cueille délicatement, on souffle dedans pour les bêtes, on garde au frais dans du papier absorbant un peu humide si on ne s'en sert pas tout de suite. Ici, cueillies la veille vers 15 heures, 300 kilomètres en train. Finalement ça résiste.
 
http://monimag.eu/upload/790/beignets01_s.jpg
 
La pâte, on fait comme j'ai dit.  
Oui, je fais la pâte avec de la Grimbergen  [:in ze navy ii:4]  
 
Dans la poêle, du gras (de l'huile + du beurre sinon ça brûle ou ça splitte partout).
 
Pas trop d'un coup :
 
http://monimag.eu/upload/790/0beignets02_s.jpg
 
Et le gras doit être très chaud mais pas dingue non plus, sinon ça brûle, bis :o
 
Au bout de deux, trois minutes ? On retourne. On laisse dorer des deux côtés.
 
http://monimag.eu/upload/790/beignets03_s.jpg
 
C'est la journée des bubulles :
 
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On sort, on éponge un peu (mais ça fera tout de même 12 millions de calories par bouchée), on sale, on poivre-du-moulin :
 
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Et on sort la deuxième fournée sur le balcon, histoire de prouver à la face du monde qu'il y a parfois du soleil au nord de la Loire malgré un été fort désobligeant :
 
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Merci de votre attention :o

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31 octobre 2011

Comment passer l'hiver bien à l'aise, par chkl

Non, Grand Miam de Luxe n'est pas mort !

adoubement6

Car il bande encore.
Car il bande encore.

Et toc.

Comme toujours, je suis un peu flemme, je vous dis bien le bonjour, et je laisse la parole au délicieux chkl pour...

 

Un petit plat simple à faire mais qui prend du temps. 

J'appelle ça le röstiburger, à défaut de lui trouver un nom correct.

Je dose au feeling, donc ce sera :


Plusieurs patates (6/7 je pense)
2 énormes oignons
3 cuillères à soupe de farine
2 oeufs
steaks
salade
sauce au choix.

Photos dégueu, pires que d'habitude inside.

On rappe les oignons, et on fait gaffe à ses doigts
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Après être mort des suites de l'intoxication oignonesque par les yeux, on rappe les patates :
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Je vous fais grâce du mélange oignons/patates/oeufs/farine, vu l'état de mes mains je ne risquais pas de prendre de photos

On est des oufs, on fout 12 000 litres d'huile dans une poêle, et on fait revenir les galettes de PdT et les steaks du beutcheur mozeurfukeur
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On dresse avec de la laitue et une sauce au choix. C'est là où c'est top, c'est que tout se marie avec le combo : poivre, béarnaise, tartare, hollandaise, etc.
En l'occurrence bourguignonne ici.
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Deuxième partie.
 
Que faire de vos Rösti de la veille ?  
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Vous ne voulez plus de viande, c'est surfait en fin de compte. Les darnes, filets ou pavés de poisson c'est cher et chiant à cuisiner, surtout avec la flemme que vous avez...
 
Des tranches de saumon fumé ou de truite, voilà la bonne idée de feignasse \o/
Sauf que c'est pas glamour des tranches de truite morte. :/
 
Alors on commence par faire rissoler dans du beurre une échalote, du poivre concassé et de la ciboulette ciselée, on arrose d'un trait de Leffe et on laisse réduire. On laisse refroidir tranquille pendant qu'on cuisine le reste et on rajoute un peu de crème fraiche à la fin. Attention à ne pas trop faire noircir le beurre/poivre/etc, ça fera dégueu dans la crème.
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On va donc agrémenter la truite de quelques épices et herbes.
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En commencant par le haut : Old Bay, espelette/persil, et coriandre.
Je vous conseille d'acheter cet assaisonnement c'est une merveille. Comme ils disent "There are two things you need to know about OLD BAY® Seasoning: 1) it's great on seafood and 2) it's great on everything else." Je ne sais pas si il est trouvable en France par contre. Sur le net c'est plus que probable...
 
On fait revenir gentiment la truite qu'on a replié en pochons dans un peu de beurre (pas la peine d'en mettre des tonnes, la truite est assez grasse comme ça... Bon, je suis normand, donc j'en ai foutu un bon kilo, mais j'ai une excuse).
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On dresse,
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Et on mange.
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Vous m'excuserez les photos (dégueulasses) de traviole, je sais pas ce qui m'a pris, je n'avais pourtant pas encore bu d'alcool...

 

 

 

 

27 juin 2009

Chili con saudade situationniste, par Ninon

Bon, voilà, j'ai arrêté de manger. Huhu gandalf J'ai un gros souci avec cette recette. D'une part, elle n'a pas de nom. D'autre part, elle est très laide à photographier, comme tous les trucs qui tiennent au corps et du gloubiboulga. ChiliconNinon03 Par ailleurs, si ça existe déjà... J'm'en fous, en fait s_i_b_bing Il faut dire qu'hier soir j'ai mangé une vraie feijoada et que ça m'a donné des idées. Non mais c'est pas parce qu'on est blonde, non plus. Bon, je vous dis comment j'ai fait. Moi j'ai trouvé ça très bon. Le petit garçon que j'ai a dit deux fois "maman, c'est DELICIEUX" et il a léché son assiette et même daigné arrêter de jouer à Lego StarWars pour se nourrir, c'est dire la valeur du certificat. Alors. Dans un wok, j'ai jeté deux morceaux de boudin noir que j'avais préalablement dépecés et démembrés. Sur feu vif, j'ai écrabouillé tout ça avec une spatule. J'ai jeté le gras parce que le gras, ça va cinq minutes. J'ai ajouté une petite livre de boeuf haché. Et une botte d'oignons nouveaux tout verts à longue queue, émincés. Les longues queues, je les ai gardées pour plus tard sunday_morning__ J'ai touillé beaucoup, ajouté un poivron jaune épépiné et en lanières, une cuiller de cannelle en poudre, une cuiller de mes épices mauriciennes qui démontent tout, du sel, du thym, une grande branche de menthe, du gingembre frais en morceaux (trois, pour pouvoir les retirer avant de servir). Et deux tomates en cubes, épépinées. Et après, parce que tout de même je suis une feignasse, une grosse boîte de haricots rouges pas très égouttés. Ça c'est pour le concept "chili occidental", parce que vous aurez remarqué que jusqu'ici ça n'a rien à voir. Sauf que ça sent super bon. On touille, on baisse le feu tout doux, on oublie une heure. Après, hop, j'ai fait cuire pilaf du riz blanc, pas trop. Quand le riz est presque cuit, j'ai jeté avec nonchalance une boîte de maïs en boîte mais sans la boîte dans l'eau du riz, enfin je déteste faire la vaisselle et puis c'est joli, mélangé. Mais si. Il me restait de la mangue. Du Pakistan. J'en ai déjà parlé, je ne vous la refais pas sinon je vais encore m'emporter. Hop, en petits cubes, la mangue. J'ai haché du persil, pour la beauté du geste et puis j'en ai plein mon balcon, alors zut. Et les longues queues des oignons verts. J'ai coupé des rondelles de citron en petits quartiers. Voilà, c'est prêt pingouino_caballero Après, dans une assiette pimpante, on installe une louche du chili situationniste, une autre de riz+ maïs, on jette le vert qui piquouille la langue, les petits bouts de citron, les petits cubes de mangue par-dessus. ChiliconNinon02 Et c'est très bon. Si je vous le dis. ChiliconNinon01
17 avril 2009

Au grand chic simplissime, par dr Philp Morris

Ingrédients : - Une Seamaster GMT - 350 g de viande hachée - un jaune d'oeuf - une grosse échalote - deux cornichons Malossol - du ketchup - de la Worcestershire sauce - une pointe de raifort. Seamaster_tartare Que faire ? Salez, poivrez. Accompagnez de frites. homer
21 mars 2009

"Tout est si calme ce soir, puis-je crier ?"

Le Père-Lachaise, c'était hier à 15 heures. Je ne me suis pas pressée. J'ai marché. Il y avait plein de soleil. gagarina_in_deo_20_mars_02_s Le ciel était d'un bleu qui crie que l'hiver ça suffit comme ça. Au coin d'une avenue de pavés déserte entre des rangées de mausolées, dans un grand taxi noir aux vitres fumées, j'ai presque croisé le regard perdu de Christophe, le dernier des Bevilacqua. pere_lachaise_corbeau Et juste après ce corbeau qui marchait tout seul, avec un grand sérieux. J'ai attendu longtemps. Il y avait tant de monde. Des gens ordinaires, derrière des barrières. Sagement. Et sa musique à lui, en douce, en sourdine, entre les tombes ensoleillées, le vent. perelachaise_leurs_ombres Les ombres longues de ceux qui étaient venus saluer, l'un après l'autre. Plus de rappel, jamais. Des jonchées de fleurs et venaient ces parfums étourdissants, enivrants. Comme une caresse d'été lointaine, ensorcelante. Comme un autre lien. perelachaise_03s Toujours sur la ligne blanche.
23 juin 2008

Menus détails, par Ninon (et Francine)

Francine, vous la connaissez, hein ? C'est ma mère. Hier, chez mes parents où je passais deux petits jours, en farfouillant ici et là pour essayer de trouver un livre avec des images un peu kitsch pour faire des blagues à mes photos, je tombe sur quelque chose comme la Bonne Correspondance, un bouquin relié que j'ai toujours connu là, et qui, avec ses "ne dites pas/dites plutôt" est peut-être pour quelque chose dans le choix de ce métier de dinosaure que j'exerce. pingouinodrummer Je me dis que je tiens mon bonheur, que je vais trouver des dessins de dames chic penchées sagement sur leur bureau avec une coiffure élégante voire des bouclettes et une petite robe écossaise. Pétoncle ! Rien de tout cela. Au fil des pages, je redécouvre comment, par exemple, un employé écrit à son patron pour le prévenir de son absence (la fièvre typhoïde, rien que ça) et combien il regrette amèrement d'être malade, mais il va se rétablir promptement, oh ça oui, et d'ailleurs si Monsieur son Directeur veut bien se donner la peine, le dossier des études Machin est dans le tiroir de gauche de son bureau, sans compter que le jeune Totoche* est au courant de toute l'histoire, il se fera un plaisir d'expliquer à Monsieur son Directeur. pingouinosweat Je vous rassure, tout s'arrange, et le Directeur répond (par retour) qu'il a de ses yeux rencontré le matin-même le docteur Pupuce* et que celui-ci n'a eu de cesse de l'informer du piteux embarras alité de son subordonné. Ce monde où de consciencieux médecins viennent rendre compte aux directeurs de l'état de santé de leurs employés méritants saisis par la fièvre, ça m'a laissée toute rêveuse. Ça doit être que, par exemple, les ouvriers ne tombent jamais malades - ou alors de maladies vulgaires, comme la silicose ou le coup de grisou, qui ne sauraient être mentionnées dans un ouvrage traitant, un peu plus loin, de la bonne façon d'annoncer une rupture de fiançailles. Ou que les ouvriers ne veulent pas savoir comment on écrit gentiment à son patron ? Enfin j'en étais là de mon agacement quand surgit, au hasard de mon feuilletage nerveux, cette feuille arrachée à un cahier Seyès, toute simple, couverte de la petite écriture ronde et pointue de ma mère. Ça date de juin 1977. Ça fait presque trente ans. Tous les menus du week-end. Je me suis rappelé ces gens, ces amis-là, leurs enfants, la nouvelle maison plate de Malo-les Bains, si loin de mes briques noires, de l'aciérie. Le bord de la mer, le vent, cette désolation de bout du monde. menupile menuface Ces détails, cette précision. Les vins. Le sorbet aux fraises de chez Salomé. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ce "ma sauce" qui nappait les filets de barbue et les langoustines ? Et le Picon champagne du dimanche à midi. Et la doguette. Dans le livre, là, c'est nul, vraiment. Il n'y a aucun modèle de lettre pour dire à sa mère qu'on est bien contente d'avoir été élevée par une grande cuisinière - et comme vous le savez ça mène à tout, y compris à la science émerveillée de la tartine au four. Ou pour dire à son père qu'on n'est pas fâchée qu'il ait toujours aimé partager le vin de sa cave. Enfin je n'ai rien vu de tel. Je vais plutôt le faire moi-même. Demain, enfin, bientôt, si vous le voulez bien, nous traiterons de l'Arlésienne la tarte au sucre (de ma grand-mère) Inclassable37 * J'ai changé les noms, évidemment.
31 mai 2008

Recette du repas communal Poitevin, par Maldo

Chers amies et amis de Grand Miam de luxe, Je suis bien désolée de laisser ce blog idiot mais charmant en friche theepsilon C'est que je suis très occupée. Voire rêveuse. Et puis j'écris des choses qui ne se mangent pas. Ou bien je fais des photos. Vous voulez voir des photos ? in_ze_navy_ii Heureusement, parmi les amis plutôt poilus que j'ai, il s'en trouve un, le héros du congélateur mort, le chantre de la tartine au four, l'équilibriste de la pizza à étages, oui, Maldo, qui ne se résigne pas à la famine de notre malheureux blog. Hier soir, il m'a fait parvenir un petit texte. Comme d'habitude, je l'ai lu bruyamment atsuko J'espère que vous aussi. Je lui laisse la parole. A très bientôt, Ninon Recette du repas communal Poitevin Exceptionnellement, nous n’indiquerons pas les ingrédients ni le temps de cuisson de cette recette, pour une raison simple : ça n’en est pas une, et nous ne la recommandons à personne. Et il n'y aura pas de photos non plus. J'avais pas d'APN à l'époque, eh ouais ! Bien. Prenez un jeune homme. Oui, un jeune homme. Je n’ai pas toujours été un vieux con avec une tête d’alcoolique pas repenti. Prenez aussi une jeune femme. Et correctement, s’il vous plait. Ces créatures-là sont délicates, il convient de les butiner délicatement, et non de les bouffer avec ses gros doigts, comme on s’empiffre de miel à même le pot. Télétransportez-vous temporellement en 1997. Oui, ben c’est comme ça, c’est la recette, démerdez-vous. Moi, la première fois qu’on m’a dit « passez les nouilles au chinois », j’ai rien compris non plus. J’ai même cherché la contrepèterie, c’est vous dire. Alors, télétransmachinvous comme j’ai dit, et vous êtes arrivés, vous êtes au beau milieu d’un repas d’un comité des fêtes d’un petit village de la Vienne, non loin de Poitiers. Nous sommes en 1997, la vie est belle, le gazoil coûte 3.70 francs le litre. Oui, francs. Heureusement, d’ailleurs, parce que je suis payé 8100 francs bruts par mois. Ce qui fait 1234€ brut. Oui, brut. Mais qu’importent ces considérations financières, vous êtes jeune, invincible, et votre compagne est pareille, en plus jeune. Faut les prendre jeunes, parce que ça s’esquinte vite, ces trucs-là redface Vous avez été invités par des amis, vous êtes confiants, vous allez passer une bonne soirée. Vous n’avez pas d’enfants, aucune contrainte, aucune contingence. Après avoir basculé rapidement deux ou trois whiskies chez vos amis, vous vous dirigez d’un pas ferme, enfin ferme, disons que vous faites comme vous pouvez, vers la salle des fêtes. Là, vous découvrez le menu : - Entrée : Farçi Poitevin - Plat : Soupe aux Lumas - Fromage - Desert - Vin à volonté Ne laissez rien paraître de votre détresse, et ne dites surtout pas à vos amis que vous n’aimez ni le chou, ni les escargots. Parce que le farçi Poitevin, c’est du chou, farçi avec du chou, enrobé d’une feuille de chou. Alors, évidemment, quand on n’aime pas le chou, on se dit qu’on va zapper l’entrée. Le problème, c’est que la soupe aux lumas, c’est en fait un genre de, heu… truc, dont l’ingrédient essentiel, puisqu’unique, est l’escargot. L’escargot, dans le Poitou, c’est comme la galette en bretagne, ou les Tielles à Sète. Ou le métro à Paris : le truc incontournable, que tout le monde bouffe. Sauf que le métro, tout le monde le bouffe en trouvant ça dégueulasse, mais c’est un autre sujet, et je n’ai pas envie de me mettre à dos les 97% de lecteurs parisiens de ce blog… Enfin je n’ai pas dit que je n’avais pas envie de me mettre les 97% de lectrices parisiennes de ce blog, non plus, ne me faites pas dire ce que je n’ai même pas pensé. Enfin bref, de toutes façons, les 3 autres pourcents sont canadiens, ou chinois, parce que c’est un des rares sites internet autorisés à Pékin, mais là encore, je m’égare de l’est, pouf pouf. Bref, l’escargot dans le Poitou, c’est LE truc qu’on bouffe. On les élève exprès, même. Comme les mygales en Amazonie, sauf qu’on a pas besoin de les élever exprès, parce qu’il y en a plein partout, de ces saloperies de crabes ratés, en Amazonie. Donc, le dilemme est simple : - soit vous avalez les… le… truc qu’on vous sert, là, avec la drôle de couleur et la drôle d’odeur, au risque que ce soit rapidement vous qui ayiez une drôle de couleur, puis une drôle d’odeur, - soit vous vous éclipsez discrètement en prétextant un petit malaise consécutif à l’ingestion trop rapide d’alcools divers et variés, et vous allez marcher un peu dans l’herbe en attendant le fromage. Cette deuxième solution présente un double avantage : d’abord, vous n’avalez pas les machins, là. Ensuite, vous pouvez continuer à boire, ce qui justifiera que vous soyez ostensiblement malade. Ce jour là de 1997, j’ai courageusement choisi la deuxième solution. Celle qui a dit « je l’aurais parié » est priée de se dénoncer. Je me suis éclipsé, j’ai marché, traversé un ruisseau, me suis vautré dans l’herbe, et suis retourné à table pour le fromage. Ce n’est pas cette fois-ci que je me suis retrouvé, dans ma R18, sur le toit de la maison pour tous d’un petit village du Poitou. Nous parlerons de ça un autre jour, s’il vous plait biggrin Voilà, dans un prochain épisode, nous traiterons de la traite des vierges au TGI de Lille, merci de votre attention smile
18 janvier 2008

Encore un petit accès de paresse, par Ninon

En attendant de vraies recettes élégantes et de bon goût... une photo fétichiste et pleine d'amour : chouchouframboise3 Que l'année vous soit douce et jolie et savoureuse pingouinolove
1 décembre 2007

Le Coupatan ©, par Stipey

Article paru dans « La Gazette du hareng-pommes de terre » de mars 1977. minuteur Le Coupatan © Combien de fois avez-vous trop ou pas assez fait cuire vos meringues ? Moi perso, jamais. Mais vous, combien ? Et vos petits pois, combien ? Dites un chiffre, à dix près, mais je suis certain que ce chiffre est suffisamment important pour que vous ayiez envisagé sérieusement le suicide. Alors bon, dans un élan de philanthropie et aussi un peu parce que j’aime bien faire mon intéressant devant les filles, je m’en vais là vous donner la solution universelle, la panacée force 4 à toutes les déconvenues de pseudo-cuisiniers que vous êtes, tas de cons. Par contre pour vos problèmes de surcharge pondérale, vos vergetures disgracieuses sur le front et vos soucis d’érections odorifères, là je ne peux pas grand-chose. Vous voulez pas non plus que je vérifie la pression des pneus, tant qu’on y est ? Ou alors peut-être avec un bonnet qui descendrait jusqu’aux yeux, je ne sais pas. Ou alors peut-être que le suicide n’était pas une si mauvaise idée, si on y regarde bien. Doncques, je disais donc que j’ai ce qu’il vous faut, non ne me regardez pas comme ça, ça me gène, je ne parle pas de ça mais du rudement fameux Coupatan © aussi communément appelé Minuteur en plastique orange. Pas besoin d’avoir fait du latin à la Sorbonne pour comprendre que coupatan est un jeu de mots d’une incroyable drôlerie. Moi perso je ne suis pas drôle et j’ai jamais fait de latin (j’avais pris cyclisme en 2ème option obligatoire) et bien pourtant j’ai compris la subtilité, alors faites un effort ou mettez un bonnet qui descendrait jusqu’aux yeux. Alors le Coupatan © communément appelé Minuteur en plastique orange c’est bon an mal an ni plus ni moins que grosso modo un minuteur en plastique orange qui coupe à temps. D’aspect orange, il arbore un très joli design aux courbes arrondies et à la plastique plastique sexy. Les premiers Coupatan © étaient en béton cellulaire et d’une taille peu raisonnable (cf. lithographie n°1). Aujourd’hui des efforts considérables ont été faits et il tient aisément dans la main, pourvu que l’on ait de gros doigts. Il se décline même en plusieurs coloris : orange clair, orange foncé, … Lithographie n°1 playmobil Oh mon Dieu, mais ça ne rentrera jamais dans la cuisine ! - Musée de l'Ustensile et du Récipient, 1974. Son fonctionnement est très simple, même pour ceux qui n’ont jamais fait de cyclisme à la Sorbonne. Sur la partie occidentale de l’appareil se trouve un cadran graduel ainsi qu’un bouton indicateur du temps à cuire, c’est son nom, que l’on prendra soin de tourner dans le sens des aiguilles à tricoter jusqu’à se faire juxtaposer le curseur rouge du bouton avec la graduation symbolisant le temps de cuisson des petits pois, sauf si on fait des meringues. Bon ok, je vous l’accorde, jusque là on n’a pas réinventé l’eau tiède, comme dirait l’autre, mais j’ai oublié son nom. Alors elle est où la feinte ? Qu’est-ce qui justifie que je prenne un crédit un crédit sur 15 ans pour m’acquitter d’un tel objet alors que je n’ai jamais fait de cyclisme ? Reste tranquille, j’allais y venir ! Minute papillon. Moi perso j’ai fait du cyclisme alors me posez pas la question à moi. Ce qui fait l’attrait indiscutable du Minuteur en plastique orange, outre le fait qu’il soit en plastique en orange (ce qui le rend indispensable à tout esthète qui se doit) c’est son révolutionnaire sélecteur de plat à faire cuire, c’est don nom. Oh putain de Marie, un sélecteur de plat à faire cuire ! Je sais pas si vous vous représentez bien le truc, là ? Et en relevant un peu le bonnet ? Non ? Bon ben re-suicide toi. Alors pour les butors d’entre vous, je vais faire du zèle de serviabilité et vous expliquer la chose parce que quand même ça m’enquiquinerait que vous vous couchiez aussi con que vous ne l’étiez ce matin. Ainsi, cependant (je sais, mais j’aime bien ce mot) la partie droite de l’appareil recèle une molette digitale (qui se tourne avec le doigt, donc) permettant l’affichage du plat à faire cuire, c’est un fait, mais aussi et surtout l’indication du temps de cuisson dudit plat à faire cuire au préalablement sélectionné. Elle est pas belle la vie ? Ah non c’est vrai, pardon. Et comme si ça ne suffisait pas déjà, pour le même prix vous avez un double orgasme puisque l’affichage du temps de cuisson est bimodal, il vous indique quel mode de cuisson choisir, ou l’un ou l’autre, c’est selon. Le tout grâce à une signalétique chromatique fort astucieuse. Ainsi, un idéogramme au dessus de l’indicateur de temps symbolise un four dessiné en blanc sur un fond noir. Il signifiera que lorsque le temps sera affiché en blanc sur fond noir, il s’agira d’une cuisson au four, le chiffre de droite indiquant le temps de cuisson, celui de gauche propose le thermostat adéquat. De même, sous la fenêtre d’affichage du temps une cocotte en fonte et une poêle sont dessinées en noir sur fond blanc. La lecture du temps de cuisson, lorsqu’elle se fera en noir sur fond blanc, se réalisera comme suit : le chiffre de gauche pour le temps de cuisson à la cocotte, celui de droite pour le temps de cuisson à la poêle. A la cocotte ou à la poêle comme chez mamie, c’est possible. Il suffira de se référer aux chiffres pour peu qu’ils soient noirs sur fond blanc. Ou au four comme chez tata, pas de problèmes, si les chiffres sont blancs sur fond noir. Jetez un œil à la vue de face du tableau de bord (ci-dessous) pour mieux comprendre le bordel : Vue de face du sélecteur de plats à faire cuire vuedeface Oui, c’est carrément génial, mais c’est pas comme si j’avais pas prévenu. Et alors son utilisation est carrément fastoche, elle ne nécessite ni CD d’installation ni étude du latin à la Moutarde. Imaginons par exemple que l’on décide de faire cuire un rôti de porc. On ne sait pas encore si on doit le faire cuire au four, car c’est meilleur, ou à la poêle car c’est pas bon mais qu’on n’a pas de four. On tourne la molette de sélection du plat à faire cuire jusqu’à tomber sur Rôti de porc, puisqu’on est partis sur cet exemple. « Flan » c’est pas ça, « Haricots secs » ça fait péter, « Lentilles » c’est pour les yeux, « Meringues » ça fait des miettes, « Pâté en croûte » c’est dégueulasse, « Petits pois » sont rouges, « Rosbeef » on approche… « Rôti de porc » alléluia ! Les chiffres sont en blanc sur fond noir, c’est donc sans surprise une cuisson au four. Thermostat 6, 35 minutes, nous apprend-t-on. On tourne le bouton du four sur 6 (se référer à la notice du four, chacun sa croix) puis réserver le même sort au bouton indicateur du temps à cuire de votre minuteur en plastique orange jusqu’à positionner le curseur rouge sur la graduation correspondant à 35. Laissez le Coupatan © faire son travail. Le tic-tac fait tic-tac, le compte à rebours a commencé, en témoigne la rotation progressive du bouton autour de son axe dans le sens inverse des aiguilles d’une meule de foin. Vous pouvez retourner à vos occupations telles que le cyclisme sur piste ou la violence conjugale. 35 minutes et 6 thermostats plus tard vous entendez tinter la sonnette en véritable ferraille de Montluçon. Ca y est, le rôti de porc est cuit juste comme vous l’aimez : croustillant à l’extérieur et saignant à l’intérieur. Notez que ça marche aussi pour les haricots verts, le rôti de porc n’était qu’un exemple. Et voilà, à vous la réussite, à vous les cakes, les pommes de terre, les artichauts, les putes et la coke. Merci mon chien ? Non, merci Stipey. Par contre, faites quelque chose pour ces vergetures, c’est d’un laid… La SNCF et son personnel accompagnant vous remercient d’avoir voyagé en leur compagnie et vous souhaitent une agréable fin de vie, pourquoi pas.
28 novembre 2007

N'importe quoi

Alors, d'après un de mes camarades fan du Stade français, il paraît que... microondesqv1 Sinon, Panchopa m'a fait ça : crachat_microondes C'est formidable voltapingoui
13 novembre 2007

Le pain aux bananes pourrites et sa surprise, par Tralala et sa fifille.

Bon. Pour intéresser une enfant à la cuisine (la mienne en l'occurrence), il faut savoir faire des concessions : Mère : Chérie, tu veux m'aider à préparer un pain aux bananes ? Fille : Le truc avec les bananes pourrites dégueulasses qui puent c'est horrible et dégoûtant ? Mère : Ouep. Fille : OK, mais est-ce que je pourrai écraser les bananes dégueulasses qui puent c'est horrible et dégoûtant ? Mère : Ouep. Fille : Je pourrai tout mélanger toute seule avec mes doigts et ajouter tout ce que je veux ? Mère : Nope. Fille : Oh ben c'est moche hein. J'ai plus envie. Mère : C'est pas toi qui me dis depuis que t'es haute comme ça que ton rêve c'est de devenir chef cuisinière ? Fille : Ouais mais une chef, ça fait TOUT ce que ça veut ! Mère : Ouais mais pas dans ma cuisine, et surtout pas avant d'avoir appris la base. Fille : Mppfff... Mère : Bon. Si tu veux, tu peux ajouter un ingrédient de ton choix, tant que celui-ci n'affecte pas la recette. Fille : *réfléchit réfléchit* J'ai trouvé !!! Je ne vous dévoile pas le nom de l'ingrédient secret, celui qui rebaptise la recette en lui ajoutant "et sa surprise", idée de la fifille en question. Faut les laisser être inventifs, qu'ils disent. Parfois je me questionne à savoir d'où lui vient la sienne LA RECETTE : ALLONS-Y GAIEMENT Vous avez un four électrique ? Bien. Réglez la température à 180°. Vous avez plutôt un poêle à bois ? Bonne chance. Pour créer ce pain aux ingrédients infects mais dont la mixture cuite donne un résultat délicieusement moelleux et savoureux, plusieurs étapes cruciales sont à envisager. Première étape : les bananes pourrites - Déterminer si les fruits pourris qui se trouvent dans votre cuisine sont bel et bien des bananes. Pour ce faire, regardez d’abord la forme du fruit. S’il est rond, mou, velu et plutôt verdâtre, ce n’est pas une banane. Ce pourrait être une tomate, ou une pomme, voire même une orange. N’y faites pas attention. Vous devez rechercher un truc qui serait plutôt long et légèrement incurvé, mou et plutôt noir, mais attention ! Assurez-vous que le jus qui s’écoule sous feu le fruit n’est pas du gras. Si tel est le cas, vous avez affaire à feu un saucisson. Et comme nous ne voulons pas faire un pain au saucisson, enfin pas aujourd’hui, ben vous le laisserez faisander encore tranquille jusqu’à ce qu'il quitte de lui-même votre demeure. Ça ferait un joli présent pour la belle-doche aussi. Ben quoi ? C'est pas bientôt Noël ?? Voilààà ! Truc du chef : pour savoir si le truc noir, long et recourbé est bien une banane, servez-vous de votre appendice nasal. Vous devrez nettement distinguer l’effluve persistant de l'acétate d'isoamyle. Si votre nase distingue aussi une pointe de butyrate d'éthyle, je dirais que vous avez plus de 35 ans et que la coke que vous avez sniffée à la belle époque était de meilleure qualité que celle d’aujourd’hui, donc moins dommageable pour les naseaux. Soyez reconnaissants. - Voilà, vous êtes certain d’avoir une banane pourrite sous la main grâce à votre intuition et surtout parce que vous étiez mieux argenté (ou plus débrouillard) que vos copains qui sniffaient du Ajax en s’exclamant « Putain ! C’est d’la bonne » pendant que vous goûtiez au Nirvana en riant sous cape (d’acide). Bravo ! Vous avez franchi la première étape. Mais c’est dans votre cul. Il vous faut au moins DEUX bananes, peut-être trois pour les fines gueules. Recommencez l’étape un jusqu’à obtenir le nombre réglementaire de bananes. Merci. Aide aux devoirs : voici à quoi ressemblent des bananes pourrites 001___Bananes_pourrites_assiette_FOK - Mainant, il faut les écraser. Qui avec le pied, qui avec le gland méchant coup, qui du revers de l'endos de la main, qui à grand coup de matraque, qui avec une carcasse de chevreuil mort, c'est selon la région, l'humeur, et la saison. Pour ce faire, vous veillerez à dévêtir les bananes pourrites comme suit (les scènes d'écrasage ont été censurées pour cause de ramenage de gueule de la Ligue des Droits des Bananes Pourrites qui ne Veulent Pas être Écrasées, la LDBVPÉ pour les intimes) et vous officierez l'écrasage à votre convenance, en faisant bien gaffe de n'être pas filmé à votre insu. 002___Bananes_pourrites_bol_FOK Deuxième étape : les ingrédients secs - Roger De Bussy-Rabutinlôtcogne aurait dit : « Offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est donner du pain à qui meurt de soif. » Roger n’a sans doute pas eu une enfance très heureuse. Il n’a même pas eu la gentillesse de parler des bananes. Allons donc voir du côté de Danton. Curieusement, il aurait dit : « Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple ». Bon. On sent que le bonhomme a goûté à la cuisse légère, d’oie, de poulet, de caille peut-être, mais point n’est fait mention de bananes oubliées. Quelle déception. Sinon, y’a Andrée Camus, la bien nommée, qui nous offre cette tranche de lucidité beurrée de wallon : « S'amûzer come ine crosse di pan po-drî'ne årmå .» Bon. C’est bien beau ça aussi, limite étrange, mais ça ne parle toujours pas de bananes pourrites. Le seul qui en ait parlé un peu, c’est Rastaquouère MacO'mmune sur son wouèbezine québécois légèrement indigeste (c’est pas moi qui le dis, mais chuis plutôt d’accord) : « Au début, je ne voulais pas parler de ce pain qui, n’en déplaise à la bonne conscience des gourmands, s’apparente d’avantage à un gâteau, qu’à un pain. Ce furent mes macaques rhésus qui, sous la menace de ne plus rédiger mes articles à ma place, me firent changer d’idée. Hé oui! C’est le péché mignon de mes macaques (et de tous les autres singes), et ce, à cause des bananes contenues dans la mie, bien évidement! C’est un bon pain, mais on peut avoir des hauts-le-coeur en songeant que 100% des pains aux bananes sont fait de bananes pourries à 100%. (Avertissement : à ne pas confondre avec le pain aux bananes des cannibales). » Bon. Ceci est tiré de cela. Je souhaite au gars le luxe d’un réviseur, au moins. - Oui oui, la recette, ça va, pas de panique tabarnak, j’y revenais. Les ingrédients secs, donc. Ben c’est pas compliqué. Vous foutez, pêle-mêle y mélo dans un bol, 430 ml de farine (non je sais pas laquelle, et oui y’a du gluten dedans, peut-être même qu’il y a eu des arachides en contact avec, je sais pas, de la farine, putain, blanche ou brune, whatever, de la farine qui traîne par là, avec des acariens à foutre dedans, et si vous avez peur de mourir à cause de vos allergies, ben faites-vous plutôt cuire une côte de bœuf, tiens), 10 ml de poudre à pâte (ici, c’est vendu dans une sorte de contenant jaune ou brun, selon la marque, et y’a des ouvertures sur le dessus qui sont en forme de demi-lune, de trou bien rond et de genre de saupoudreuse comme une salière mais avec des gros trous. Cette poudre sert à faire lever la pâte. (NDLR : sur les bites, ça marche pas). Chez vous, je pense que vous appelez ça « l’indice d’octane », mais chuis pas sûre. À vous de vouère, mais si je me souviens bien, notre réputée hébergeuse de recettes m’a dit un jour qu’il s’agissait en fait de levure chimique. Faites-lui confiance. Ensuite, vous ajoutez à ça 1 ml de bicarbonate de soude, savez, le truc qu’on met au frigo pour enlever l’odeur des trucs pourris ? Bon et puis faut pas oublier 2 ml de sel aussi. Truc du chef : Si vous êtes vraiment accros aux principes culinaires de base, vous tamiserez tous les ingrédients secs ensemble. (Perte de temps. Perso, j’ai mieux à foutre, et la seule chose que je tamise, c’est l’éclairage.) Aide aux devoirs : voici comment qu’on fait pour foutre des ingrédients secs dans un bol : La farine 003___Farine_bol_FOK L'indice d'octane 004___Levure_chimique_FOK Le machin bicéphale 005___Bicarbonate_FOK Le selluloze (département de la Basse-Saône) 006___Sel_FOK Troisième étape : les ingrédients secs jouent avec les mous, mais pas encore avec les bananes pourrites - En premier lieu, vous réduirez 80 ml de shortening dans un bol. Bon, je sais pas si vous savez ce que c’est, du shortening. Ça m’arrangerait plutôt que non, vu que moi non plus je sais pas. Je mets du beurre, moi, du beurre de missel. Amen. Truc du chef : vous serez super fiers d’avoir pensé à mettre tous les ingrédients de la troisième étape dans un grand bol, vu que plus tard vous y ajouterez les ingrédients secs et les bananes pourrites. Pas con ! Aide aux devoirs : voici comment qu’on fait pour foutre des ingrédients mous dans un bol : Beurre de missel dans un bol 007___Beurre_bol_FOK Bon, ici vous pourrez vous défouler uu peu avec l'un de vos bras, idéalement prolongé par un truc électrique qui mélange. Le but est de rendre le beurre de missel crémeux. Aide aux devoirs : voici comment qu’on fait pour rendre crémeux du beurre de missel : Beurre de missel réduit à l'état crémeuuuuh 008___Beurre_bol_mixer_FOK - Ensuite, vous mesurez 150 ml de sucre blanc, granulé, du sucre en petits grains, quoi, du sucre normal, et vous l’incorporez graduellement au shortening qui n’en est pas. Graduellement, ça veut dire que vous en mettez un p’tit peu, vous touillez, vous en remettez une fine couche, ratatouille et hop, jusqu’à ce que vous ayez une sorte de blob granuleux dans le fond du bol. Aide aux devoirs : voici à quoi ressemble du beurre de missel rendu crémeux et rigolo par l'ajout de l'ingrédient surprise 009___Beurre_sucre_bol_surprise_FOK (À cette étape-ci, votre enfant à vous que vous aimez braille de rire à s'en tenir les côtes. Restez calme. Dans, boarf, 10 ans peut-être, cette enfant aura quitté la maison ) - Après, il vous faudra trouver/voler/emprunter deux œufs frais, les casser dans un petit bol à côté du gros et les battre ensemble pas trop longtemps pour qu’ils forment une belle morve jaunâtre. Truc du chef : Vous ne feriez pas un bon deal en utilisant des œufs d’autruche. Pareil avec des œufs de caille ou de grenouille. Les ovaires de brebis non plus, pas cool. Vous veillerez donc à utiliser des œufs d’épicerie ou de marché du coin, ceux qu’on achète pour se faire une omelette ou un masque de beauté, par exemple. - Vous ajoutez ensuite la morve au mélange de granuleux d’un seul coup et vous battez, battez, battez, mais pas en retraite. Vous battez la préparation jusqu’à obtenir un truc velouté. Velouté comme dans, euh, glaire fraîche, genre. Normalement, si vous avez bien suivi et n'êtes pas allé fumer des pétards sur le balcon/vous branler en douce aux chiottes/parti baiser allégrement sur le capot de votre Fiat Panda, ben vous devriez avoir à peu près ça devant vous : 010___Trois_bols_mixer_surprise_FOK Truc du chef : Il est maintenant venu le temps de vous gausser d’avoir eu la brillante idée d’utiliser un grand bol à l’étape trois, puisque nous arrivons maintenant à l’étape quatre. Auto-embrassez-vous, autocongratulez-vous, faites un salto arrière si vous avez la place ou le grand écart si votre cuisine est étroite. Quatrième étape : les ingrédients secs s’étant bien amusés ensemble, on leur ajoute enfin les bananes pourrites pour plus de plaisir - Dans le bol où se trouve l’étape trois, vous ajouterez graduellement les ingrédients secs en alternant avec une petite quantité de bananes pourrites. ‘Graduellement’ et ‘en alternant’, ça veut dire que vous versez un peu de farine et un peu de bananes pourrites dans le grand bol si pratique de l’étape trois et que vous battez vigoureusement pour bien marier les ingrédients, comme ça jusqu’à ce que vous obteniez une belle pâte lisse. Pour référence, dans la recette d’origine il est écrit de ‘battre après chaque addition’. Je veux bien, moi, mais chuis pas sûre que le serveur apprécierait. Bref. Truc du chef : Les adeptes de l’épicondylite ou ceux pour qui il est important de développer leur long supinateur en exsudant de l’eau par le front et les aisselles ou des matières fécales par le derrière procéderont au battage à l’aide du bras de leur choix avec pour tout carburant que de l’huile de coude. Pour les autres qui n’ont pas ce genre d’idée saugrenue, ils utiliseront un blender électrique. Euh, je crois que vous appelez ça une mixette. La photo précédente vous aura aidé à déterminer si nos cultures respectives utilisent le même objet pour un nom différent. C’est-ti pas utile l’Internénette quand ça montre des images. - Bon ben wouala. Normalement, vous avez plein de bols vides qui jonchent votre plan de travail et vous râlez parce qu’il vous faudra laver tout ça. (Vous veillerez à surveiller que l'enfant ne se casse pas en douce pour éviter cette étape. Nous sommes des pros de l'éducation, oui nous le sommes ! Nous serons fermes !) Cessez donc immédiatement de ne voir que le côté négatif des choses. Vous devriez être content de voir le résultat de votre dur labeur dans le bol qui se trouve tout juste devant vous et qui devrait ressembler le plus possible à une belle pâte lisse, tel que prescrit plus haut. Si tel n’est pas le cas et que dans votre bol se trouve plutôt une sorte de ciment qui colle aux parois, j’ai de la peine pour vous. Mais ne désespérez pas : l’étape ultime de cette recette vous récompensera peut-être. Cinquième et dernière étape : le blob repose - À cette étape-ci, cruciale, vous devrez disposer d'un moule à pain. Si tel n'est pas le cas, allez donc voir aux chiottes si votre donzelle/damoiseau ne vous y attend pas encore. Sinon, en bon élève que vous êtes, attrapez délicatement ledit moule et oignez-le d'huile ou de toute autre matière qui empêchera la pâte de coller aux parois, tant que ce n'est pas de la 10W40, et versez-y ensuite la mixture onctueuse pour laquelle vous avez tant souffert depuis toutal. Si ça ressemble à ça, c'est tout bon: 011___Pate_dans_moule_FOK Truc du chef : Cette section est réservée aux connaisseurs, ceux qui de dure lutte ont déjà à leur palmarès quelques belles pièces de pâtisserie réussies, des trucs élégants et colorés si possible, des trucs qui fondent dans la yeule et laissent pantois ceux qui les goûtent (comme ceux de Ninon, par exemple). Bon, je vous préviens, je vous aurai prévenu : n'essayez pas ça à la maison si vous n'êtes pas absolument sûr de pouvoir réussir ce tour de force, et j'ai nommé : l'ajout délicat de noix de quelque sorte sur le dessus de la pâte moelleuse. Déjà, faut savoir choisir. Si d'emblée vous optez pour des arachides, je vous renie. En revanche, si vous optez pour des noix d'acajou, je veux bien prêter une oreille attentive à vos problèmes psychologiques. Mais si derechef l'envie soudaine vous prend de hacher des noix de Grenoble que vous laisserez délicatement tomber sur le dessus du futur pain aux bananes pourrites et sa surprise, alors tout de suite je fournis une preuve tangible qu'il s'agit bien là de la meilleure idée que vous ayez eue depuis longtemps. Et si en plus l'agencement des bols qui se trouvent devant vous ressemble même juste un peu à ce que vous verrez bientôt dans la prochaine photo, ben je vous décerne tout de suite la médaille du chef en chef du pain aux bananes pourrites et sa surprises Soyez fier et bombez le torse ! Si vous ne pouvez bomber le torse, ben, euh, arrangez-vous pour enfler au moins un peu quelque part aux alentours de la fermeture Éclair de votre fut. (On ne triche pas avec un Magnum, oh ! ) La photo qui dit tout de votre habileté à recevoir une médaille: 012___Pate_noix_surprise_FOK Et voilà le travail ! Que vous ayez réussi l'étape délicate de l'épandage de noix ou pas, vous devrez laisser reposer ce chef-d'oeuvre au moins 20 minutes à températures ambiante. Notez cependant que si vous vous trouviez dans un sauna au moment de faire cette recette, il vous est conseillé de sortir la mixture de ce lieu de perdition et de le laisser reposer sous des cieux plus cléments, genre entre 15 et 25 degrés, mettons. Sixième et ultime étape : la récompense Si vous avez tout lu jusqu'ici, je vous félicite. Si, comme tout le monde, vous n'avez que scrollé les photos rapidement en passant viteuf à autre chose, sentez sur vous la malédiction qui perdurera jusqu'à la trente-huitième génération de votre descendance, ffffff ! Là !!! C'est tout ce que vous méritez ! Sinon, régalez-vous à l'avance du résultat de votre labeur et soyez assuré que plus vous aurez de persévérance à faire et refaire ce pain, plus vous serez enclin à le cacher sous votre lit, dans votre sac ou derrière le sèche-linge pour vous le garder à vous tout seul Tadaaaa ! 013___Pain_cuit_FOK Banana bread makes people turn bananas. That's why it never takes long before they rot. CQFD.
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J'irai cracher sur ton micro-ondes
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