1 octobre 2006
La salade Dadou, par Ninon
Une salade, comme un pied de nez à l’automne qui s’annonce. Mais pas n’importe laquelle. Croquante, sinon à quoi bon avoir de l’esprit. Mais douce, parce que le vent souffle, quand même. Et puis piquante, sur la langue, pour ne pas d’endormir. Et acide, pour faire pétiller les yeux, sûrement.
Non mais, c’est quoi, cette recette, à la fin ? De la poésie combinatoire ?
Ou bien juste un assemblage fragile, en équilibre, pour jouer à faire la cuisine ?
Non, je n’ai jamais promis que j’arrêtais la drogue et le rock and roll
Pour 4 personnes raisonnablement affamées, il faut :
- 500g de blancs de poulet
- Disons 8 roseval de taille très moyenne (ou des rattes, enfin des patates qui ne font pas leurs intéressantes quand on les cuit, en se mettant à ressembler toutes seules à de la purée. Des patates à chair ferme, je dirais bien « comme ma… », mais il doit me rester deux doigts de bon sens. Des charlottes, ou des belles de Fontenay, voilà, je l’ai dit).
- 1 gros oignon rouge
- 2 pommes reinettes
- 1 généreuse poignée de raisins secs
- de la salade
- 1 petit pot de Fjord
- 1 jus de citron
- curry en poudre
- huile de pépins de raisin
- piment d’Espelette en poudre
- vinaigre de cidre
- sel, sucre, beurre
On pèle les patates proprement, on les coupe en grosses frites (ne me demandez pas pourquoi, c’était l’idée du soir, et au final c’est beaucoup plus joli. Si. ) et on les fait cuire à l’eau ou à la vapeur. Quand c’est cuit, on réserve, c’est-à-dire on égoutte ou on sort le panier. Voilà. Jusqu’ici, c’est simplet, non ? En gros, on laisse tiédir.
Dans une grande poêle, on jette les blancs de poulet coupés en lanières (avec des ciseaux ça va plus vite et on ne salit pas de planche) dans du beurre et de l’huile qui chantonnent.
Dans un bol, on laisse gonfler les raisins secs dans de l’eau chaude.
On touille le poulet, quand c’est doré, on jette du curry en poudre, comme on veut, mais il faut que ça pique un peu, deux cuillers à café de sucre, on mélange, on ajoute les raisins secs égouttés.
On déglace la poêle avec une cuiller à soupe de vinaigre de cidre, on touille. Quand c’est cuit, on réserve, one more time, enfin on éteint le feu et voilà, quoi.
On pèle le, non, pas le jonc, d’ailleurs c’est les, les pommes, voilà. On les coupe en tranches bien fines qu’on installe dans une assiette en les arrosant tout de suite de jus de citron (sinon, elles deviennent marron, et faut aimer le marron : c’est un concept seventies qui ne convient pas forcément à une salade un peu élégante (de toilette) ). Et, vous savez quoi ? On réserve, on garde le jus de citron.
On enfile un masque de plongée. Ou bien des verres de contact, comme moi. Ou on demande à quelqu’un et on va fumer une clope. Bref, à un moment, il faut émincer l’oignon rouge en tranches ou en rondelles, comme on préfère. La taille de la rondelle est plus délicate, il faut disposer d’un ustensile particulièrement affûté, c’est vous qui savez, hein, moi, je ne dis rien.
On lave la salade, ici c’est de la batavia, une grande feuille dessous, et de la roquette et des pousses d’épinards. Un peu chic, on vous dit. Et on l’essore comme on peut, moi je la secoue dans une passoire, c’est presque comme faire du sport. C’est bien.
La sauce : on mélange le Fjord avec du sel, le jus du poulet et le jus de citron qui reste (et celui qui est dans l’assiette avec les pommes), et une cuiller à soupe d’huile de pépins de raisin.
Je pense qu’on peut tout balancer en vrac dans un grand saladier. Moi j’ai rangé sur des assiettes pour faire ma maligne. D’abord la salade, ici, là, et un peu sur le côté (le côté d’une assiette ronde, ça m’échappe. Disons, le bord.) Installer les frites vapeur et les tranches de pommes en alternant vaguement, parsemer d’oignon rouge coupé comme ça vous a chanté, dans le coin qui reste, on dispose le poulet et les raisins. On arrose de sauce, on poudre de piment d'Espelette, on sert. Et voilà.
Ceux d’entre vous qui sont réfractaires à l’idée de manger quelque chose qui pourrait ressembler à de la crème fraîche doivent pouvoir bricoler une sauce avec de la ricotta et de l’huile d’olive. Enfin, c’est ce qu’on m’a dit.
Après y a plus qu’à faire son malin et à dire, d’un air semi-modeste qui ne trompera personne : « C’est moi qui l’ai fait ! »
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